Je rentre (tôt) d’une soirée géniale à l’école du cirque.
Camille m’a offert de l’accompagner, et je l’ai enfin fait !
Je suis loin de le regretter, mais comme je ne sais pas ce que m’en diront mes muscles demain, je préfère en parler tout de suite, tant que je ne suis vermoulu que de fatigue.
Nous sommes partis nombreux par le RER A (qui est d’ailleurs le sujet de cette année en Bizness Manag’ment, mais j’y reviendrai)(peut-être). C’était effectivement l’heure d’affluence.
Nous arrivames moins nombreux à « Nanterre – Université » pour prendre place sous le chapiteau. Là, jolie surprise pour moi : un sol couvert de…
euh… de gens.
Oui, un sol couvert de gens en train de faire des étirements au son d’une voix qui sortait Dieu sait d’où (enfin moi aussi maintenant : elle venait d’une des gens au milieu du chapiteau).
On s’est mis en place à notre rythme, et Camille m’a accompagné dans ma première séance d’échauffement sérieuse depuis… euh… 8 ans déjà ?!
Je comprends mieux pourquoi j’ai eu du mal à faire le grand écart…
…et de simples abdos.
Ah, triste jeunesse… J’ai vraiment goûté à une honte monumentable ce soir, et pourtant, c’est juste une honte personnelle face à mes propres capacités.
Une fois les gens relevés, les présentations faites, j’ai suivi Camille aux trapèzes (ah oui : imaginez un chapiteau avec des trapèzes partout qui pendent à deux mètres cinquante du sol : on n’est pas habitué à en voir autant dans les représentations).
A la base, comme j’ai le vertige, toussa, je pensais vraiment éviter le trapèze et me rediriger vers les équilibres. Cependant, je me trouvais là, et j’ai trouvé bête de ne pas essayer, d’autant que ça me donnait envie et me permettait de rester avec Camille.
(on va dire que j’avais peu de repères encore à ce moment là dans ce chapiteau inconnu plein de gens musclés et athlétiques et doués et « oh, il y en a un qui fait du break dance » et « ho ! maintenant il fait semblant de tomber par terre comme le ferait un mime qui ferait du break dance ! » etc)
C’était géant.
5 minutes.
Après, c’était surtout douloureux et ridicule : je n’arrivais pas à faire une traction, je me balançais de moins en moins bien, et mes épaules me rentraient de plus en plus dans les oreilles à chaque fois que je me pendais à la barre.
J’ai ravalé totalement ma fierté et j’en suis resté là. Je n’ai pas été capable de remonter mes jambes sous la barre, ni rien que les autres débutants ont fait. Je suis passé voir ce qui se faisait aux équilibres, mais sans participer. Vraiment mal au dos, aux muscles, à la fierté.
Mais franchement, devant ce cataclysmique échec, j’ai deux points importants qui égayent cette soirée.
Tout d’abord, je sais qu’en y retournant la semaine prochaine, avec mes efforts, je vais m’améliorer (et encore la semaine d’après, et encore…), et c’est forcément bieng.
Ensuite, et c’est le plus important à mes yeux :
Quand je me suis trouvé sous la barre la première fois, j’ai levé les yeux vers elle, j’ai tendu les bras, et je me suis rendu compte qu’elle n’était qu’à quelques centimètres de mes doigts.
Elle semblait encore inacessible, pourtant.
On m’a dit « attrape-la », alors j’ai sauté.
Et je l’ai attrapée.
J’ai ressenti un choc profond, là dedans au fond de moi. C’était entre autres mes épaules qui prenaient leur premier coup dur de la soirée, car se pendre de tout son poids à une barre en sautant vers elle, c’est un sacré choc. Mais le plus grand choc, celui qui fait naître un sourire, c’est de voir qu’en fin de compte, la barre n’était pas si loin.
Vous savez, comme quand, dans Matrix, on dit à Neo de sauter. Vous sautez, et puis vous vous dites pas que vous allez vous couvrir de ridicule, bien que vous soyez certain de pas atteindre la barre.
Et vous atteignez la barre !
(Sauf que Neo Le Gros Blaireau il s’est rétamé, ce qui indique bien que les comparaisons avec Matrix, c’est du bidon.)
Ensuite, ça se gate quand il s’agit de faire des trucs accroché à cette barre, mais je ne doute pas que j’apprendrai. :p
Merci Camille pour cette soirée. J’ai pu sembler n’en profiter que très peu, mais ça n’a pas été du tout le cas.
Il y a encore plein de choses dont je n’ai pas parlé, comme cette homme (Michel ?) qui vous explique avec du feu dans les yeux comment ça fonctionne, le cirque, le trapèze, les fainéants qui regardent les filles. Comment il met du baume au coeur et du coeur à l’ouvrage…
Et puis, il y a Camille sur son trapèze, Camille dans son cocon de tissu, Camille après le tourbillon qui ne marche plus vraiment droit…
Et les autres…
Bon, une prochaine fois peut-être. Lundi prochain ?
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angETF