Chris Cunningham : une odyssée "space"

Après Gondry, je souhaite vous faire part de mon intérêt pour un autre « clip-peur »/réalisateur plus particulier : Chris Cunningham, (cette fois-ci, un anglais).
Je l’ai découvert lui aussi via un clip de Björk. J’ai donc voulu en savoir plus et je ne fus pas déçu :

All is full of love, clip datant de 1998, est à mon goût le meilleur de Björk. Malgré une atmosphère blanche/bleutée, qui s’avère neutre et froide et des personnages aussi peu expressifs que des robots, il a réussi à faire ressentir… l’Amour.
Une référence du genre d’autant plus que la 3D incrustée est relativement bien intégrée pour l’époque, ce qui lui a valu de nombreux prix.

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[Björk – All is full of love]

Ami du compositeur Aphex Twin, spécialiste en musiques électroniques saturées voire saccadées au possible, ils collaborèrent dans plusieurs clips.

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[Chris Cunningham / Aphex Twin]

Le plus illustre exemple reste Come to Daddy, stylé dans sa composition comme dans le choix chromatique, il affiche notamment une critique caustique de l’influence de la TV sur l’esprit (surtout des jeunes) : aliénation et uniformisation sont au programme. So shocking !

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[Aphex Twin – Come to Daddy]

Le clip Windowlicker excelle par son association de la musique originale d’Aphex Twin (basée ici sur des sons tirés de vidéos pornographiques) et d’une incroyable parodie des clips de rap américains saturées en « poufiasses »/potiches. Il est bien évidemment incrusté de connotations à caractères sexuels (thème oblige), le tout gravitant autour de l’égocentrisme du personnage représentant Aphex Twin. Un vrai pavé dans la marre des clips clichés du genre.

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[Aphex Twin – Windowlicker]

Comme vous pouvez le constater, Chris Cunningham aime employer des masques, créant une ambiance spéciale, voire horribeul.
Dernièrement il est même allé encore plus loin dans son court métrage Rubber Johnny, grâce à un réel travail sur le corps. La musique décousue est bien évidemment made in Aphex Twin et l’ambiance crée par la plastique, la chair, le tout filmé en vision de nuit s’avère surprenante, même dérangeante ! Mais jusqu’où ira-t-il ?

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[Chris Cunningham – Rubber Johnny]

Cunningham tourne parfois en milieu sous-marin (ce qui en verra sûrement ravie notre chère sirène Zigva) ; on peut le remarquer dans le clip de Portishead : Only You, 36 degrees de Placebo et le concept Flex d’un esthétisme rarement égalé.

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[Portishead – Only You / Placebo – 36 degrees / Ch. Cunn. – Flex ]

A noter que pas mal de ses clips sont projetés dans des Galeries nationales d’art moderne telles celles de Londres ou d’Auckland.
Si (comme moi) vous n’avez pas la possibilité d’y aller dans l’immédiat, vous pouvez toujours vous procurer le DVD The Work of Director Chris Cunningham.

Point de vue actualité : il assista dernièrement Alex Rutterford dans la création de la publicité pour la PSP qui a sûrement dû titiller votre œil aiguisé de geek.

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[Publicité PSP 2005]

Si vous voulez en savoir plus, jetez un œil ici (mais gardez quand même l’autre, il peut encore servir x_O) :

Folio officiel [en]
Wikipedia [fr]

Pour résumer, je qualifierais son œuvre de « space » mais phénoménale de sens, comme quoi, d’avoir débuté sa carrière en assistant Stanley Kubrick impliqua pas mal de choses… (comment ça, c’est avant que j’aurais dû le préciser ;P)

édité le 03/12/2005 à 12h12 par JFC@D